Voila que je publie mon deuxième article, une vieile nouvelle que j'avais commencé à écrire, qui aujourd'hui ne m'inspire plus mais écrire ce début d'histoire m'avait beaucoup plu !
Chapitre Premier
Les portes du métro se refermèrent sur ses pas, à bout de souffle il se précipita sur un siège vide, à côté d'une vieille dame ; attristée par son état elle l'interpela :
« Vous avez soif jeune homme ?
-Oui madame, je suis presque en retard pour une conférence qui me tient à cœur »
Le gringalet haletait tout en parlant, sa voisine lui tendit une bouteille d'eau qu'il vida presque d'un trait et, pour se faire pardonner, il lui tendit quelques pièces de monnaie. La voix robot articula le nom de sa station : « Trocadéro ».
« Désolé madame, je descends ici, encore merci et bonne continuation. »
La dame étira un sourire sur son visage ridé alors que le jeune homme s'engouffrait dans les boyaux du métro pour trouver la sortie. A grandes enjambées il y parvint puis se dirigea avec hâte vers les marches du Trocadéro. Il avait trouvé sur internet trois jours auparavant une annonce stipulant qu'un professeur peu connu y donnerait une conférence gratuite sur des mythes et légendes en tous genres. Uriel était passionné depuis toujours par ces histoires invraisemblables, parfois vraies, souvent fausses, mais cela lui importait peu. Ces histoires le faisaient rêver et lui permettaient quelques évasions.
Cette passion le prit tout jeune, un peu avant d'atteindre la dizaine d'années. Grâce à ce célèbre écrivain, Tolkien, et sa série phénomène « Le seigneur des anneaux ». Cet univers passionna le garçonnet, et par chance ses parents, bretons, l'avait nommé Uriel, prénom de racine celtique, ancêtres même des bretons. Avec un prénom pareil, le petit garçon ne pouvait que rêver de chevalerie et d'aventures. Plus tard, avec sa mère Michèle, ils passèrent dans une ruelle proche de la gare St Lazare, et découvrirent une boutique spécialisée dans des petites figurines, cela devint pour Uriel un vrai hobby, les warhammers. Avec son père Philippe, ils s'amusèrent des heures durant à recréer les batailles de Tolkien. La chambre du fils était devenue un entrepôt où les figurines se comptaient par centaines et non dizaines, une collection digne des professionnels. Les Sartel s'étaient pour ainsi dire tous impliqués dans la passion du jeune homme et encore maintenant, à la majorité acquise, il s'exerçait avec des amis à d'épiques batailles des nuits entières.
Uriel arriva enfin aux marches tant célèbres. L'orateur et son auditoire étaient déjà en place. Il prit place le plus proche possible et s'adossa à son sac à dos, prêt à écouter le professeur Dalor.
Contrairement à ses attentes, il y avait foule autour du monument, touristes, parisiens, français, peu importe il y avait du monde et cela ne devait qu'être on ne peut plus plaisant pour le professeur. Enfin il était midi, le récit allait commencer.
« Mesdames, messieurs, enfants et rêveurs, je suis le professeur Dalor. Je suppose que vous avez vu mon annonce sur internet, belle technologie qui vous a, pour la plupart, rassemblé autour de moi. Je vous demande alors dans le respect de tous, de faire le moins de bruit possible tout le long de mon histoire fabuleuse et troublante. Rien ne vous empêche de partir si l'envie vous prend, j'offre ce récit à qui le souhaite. »
Le vieil homme bu une courte gorgée d'eau et commença alors, dans une posture décontractée. Uriel bu littéralement les paroles qui émanaient de la bouche de Dalor. Les rangs autour de lui se vidaient peu à peu et il en profita pour se rapprocher du conteur qui continuait son récit .
«Vous êtes Altior si je ne me trompe ?
-Bien très bien, je vois que quelqu'un a dû te raconter l'histoire de notre bataille comme tu dis. Alors sais-tu pourquoi je suis encore en vie ?
-Non pas du tout on ne me l'a pas racontée. Mais quelque chose me fait pressentir que vous allez me le dire. N'est ce pas ? »
Le vieillard eu un petit rictus nerveux et répondit :
« Et bien vois, on m'avait désigné comme le chef de la coalition qui dirigeait la révolte d'il y a huit ans, déjà. Sa phrase se termina par un soupir, puis il reprit son souffle et continua. Lorsque nous perdions la face, le roi a sommé ses soldats ... »
Dalor stoppa net le récit. Les deux individus se faisaient face, tout le reste de l’auditoire avait disparu. Dalor regarda alors Uriel dans le plus profond de ses yeux.
« Mon histoire t'intéresses donc vraiment ?
-Oui monsieur, j'attends avec impatience votre conférence depuis que j'ai trouvé votre annonce. Ce genre d'histoires me passionne.
-Bien, très bien, mais celle-ci était pour ne rien te cacher une épreuve, je la trouve ennuyante à mourir. Que dirais-tu de venir boire un verre avec moi ?
-Euh … Avec plaisir monsieur.
-Appelles moi Homer je t'en prie !
-Euh … je ne veux pas paraître effronté, mais Homer Dalor, vos parents ne vous aimez pas ?
-Ils sont joueurs ... »
Les deux individus se dirigèrent vers la Tour Eiffel et montèrent au restaurant. La vue était surprenante.
ஐ
La discussion entre les deux individus fut révélatrice pour le jeune homme. Et pour finir, les deux hommes conclurent que Uriel pourrait aider Homer après ses cours. Mais le professeur pourrait choisir de le renvoyer s'il estimait que ce dernier avait mieux à faire. Le pacte était clos. Uriel rentra chez lui, il rencontra sa mère qui lui demanda pourquoi il rentrait si tard, en effet il était déjà onze heures du soir lorsqu'Uriel pointa son nez chez lui. Son père retrouva sa femme et son fils dans la cuisine pour écouter ce dernier raconter ses exploits. Lorsque le jeune homme leur avoua enfin qu'il allait aider le professeur, après ses cours, ses parents étaient fiers, mais inquiets à la fois. Leur fils, qui passait ses journées à jouer à des jeux avec ses amis allait rentrer dans une vie plus ou moins active. Et s'il n'arrivait pas à suivre le rythme ? Serait-ce au détriment des études ?
« Uriel, je veux qu'une chose soit claire, je suis d'accord pour que tu aides ce monsieur, mais d'abord, tu rentreras faire tes devoirs et je veux que, que ce soit ta mère ou moi-même, nous sachions où tu es. Si cela est respecté, tu pourras y aller.
-Oui papa, ne t'inquiètes pas pour ça, je peux même te le dire maintenant, sa salle d'étude est sur les quais, juste avant le pont neuf.
-Et tu es sûr que ce n'est pas dangereux et que c'est permit ?
-Apparemment il a eu l'accord des autorités, le professeur Dalor est reconnu tu sais.
-Oui Uriel, mais toi tu es mon fils et c'est moi ton autorité.
-T'inquiètes ça ira »
Uriel s'en alla dans sa chambre en faisant un clin d’œil à ses parents. Il ferma sa porte et s'affala sur son lit. Il sortit de son sac un livre. Un livre à couverture rouge sang et relié avec des fils d'or, tout comme l'écriture sur la couverture, brodée en fil d'or, « Légende d’Outre-terre ». C'est ainsi que le manuscrit s'appelait, l'épaisseur présageait une histoire de longue haleine, et malheureusement Uriel n'était pas un grand lecteur, mais il avait envie de découvrir ce que renfermait ce livre mystérieux. Homer lui avait conseillé de l'ouvrir une fois seul uniquement et d'y prendre garde. Uriel tourna alors la couverture pour commencer la lecture. Il éternua une fois, puis deux, trois, quatre. Il referma aussitôt le bouquin. Une bourrasque d'air avait ouvert ses fenêtres lorsqu'il lu la première ligne et un nuage de poussière se dégagea de la page.
« A table Uriel »
Il posa le livre dubitativement sur son bureau, puis descendit les escaliers pour aller manger.
Chapitre Second
Un rayon de lune balaya la chambre d'Uriel et finit sa course sur le livre rouge et or. Le jeune homme se réveilla, regarda son réveil : 4:19. Une injure fusa de sa bouche. Il émergea et constata que le livre était éclairé.
« Au point où j'en suis … »
Uriel se leva et s'assit à son bureau, le coude sur la table et le poing sous sa tête pour se reposer. La première page s'ouvrit quand il posa sa main dessus, elle fut emportée par la couverture.
« Mais ces quoi ces conneries, d'abord un nuage de poussière, maintenant il s'ouvre tout seul, je rêve ou quoi ? »
Uriel pensait à voix haute. Il avait l'impression que le livre avait une âme. Il agissait seul. Uriel commença à lire, mais il entendait les mots dans sa tête, comme si quelqu'un lui faisait la lecture a voix haute. Une page, puis deux, la troisième se tourna, il réalisa enfin se qui se passait et referma le livre. Il retourna sous sa couette et s'y blottit. Quand il retrouverait le professeur, ce soir, il lui en parlerait.
Au petit matin, sa mère le trouvant souffrant, elle le laissa dormir et appela son lycée pour prévenir de son absence. Il dormit jusque dix-sept heures, heure du rendez vous avec Dalor. Machinalement il se leva, prit le livre prévint sa mère et leva le camp. Dans sa démarche on eut dit un robot, il enchaîna les étapes du parcours sans mal, métro, bus, puis arriva devant la porte au pont neuf.
« Entres mon jeune ami et bienvenue dans mon « repère » si je puis dire. Alors tu as commencé la lecture ?
-Vous ne m'avez pas tout dit, ce livre n'est pas normal il est « ensorcelé » et ce n'est pas réel, alors je veux que vous m'avouiez la vérité sur le champ ! »
Les paroles d'Uriel résonnaient dans l'enceinte de la pièce. Dalor l'invita d'abord à s'asseoir dans un des fauteuils de la salle, et il en fit de même.
« En effet ce livre n'est pas comme les autres. Il a traversé les âges et s'est retrouvé entre mes mains, je l'ai déniché à la bibliothèque François Mitterrand, et on ne m'a jamais demandé de le ramener. Alors tu te doutes bien, un objet pareil, je l'ai gardé !
-Mais il a une âme ? Il agit seul ? »
Homer expliqua alors qu'à la suite de diverses recherches, de sources pas très sûres, et de quelques discussions sur des forums de passionnés d'Heroïc Fantasy, ce livre ressemblait à celui d'une légende urbaine, que seuls quelques gens connaissaient. Après quelques rencontres par-ci par-là, on lui avait dit que c'était le livre d'Hedrahyl le déchu.
« Attendez, vous êtes en train de me dire qu'il s'agirait du livre d'un héros de compte, un personnage fictif de vielles légendes ? C'est impossible je ne peux vous croire professeur !
-Attends mon jeune garçon, réfléchis-y bien, pourquoi le livre aurait une âme comme tu le dis, pourquoi aurais-tu entendu ces paroles dans ta tête ?... »
Trop tard, Uriel était partit. Il rentrait chez lui. Une demi-heure plus tard, il franchit le seuil de chez lui, il ne prit pas la peine de saluer ses parents et alla se coucher. Sa mère s’inquiéta de son état et en parla à son père qui voulu savoir ce que son garçon avait. Il entra alors dans la chambre d’Uriel, et le vit sous sa couette. Il s’assit sur le lit et lui parla d’une voix grave.
« Uriel, que se passe-t-il, ta mère m’a dit que tu étais rentré précipitamment sans même prendre la peine de la saluer. Ce n’est pas tes habitudes alors je veux que tu me dises ce qu’il se passe. »
Il n’eut pour réponse qu’un simple grognement, il secoua un peu son fils mais cela eu le même résultat. Alors nonchalamment il redescendit dans le salon et reprit la discussion avec Michèle. Leur fils allait mal et ils étaient incapable de l’aider, n’y a-t-il pas pire frustration pour un parent ? La nuit puis la journée s’écoula sans pour autant que Uriel daigne sortir de sa chambre. Ses parents voulurent appeler un médecin pour un diagnostic clair. Vers dix-huit heures, ils prirent alors le combiné et composèrent le numéro, sans aucun délai une voix rétorqua qu’un médecin viendra dans les plus bref délais.
Il était dix-neuf heures, une voiture s’engagea la rue dans un fracas tonitruant. Un homme descendit de la voiture, sa serviette sous le bras. Il se dirigea vers l’immeuble qu’on lui avait indiqué. Il se présenta devant l’interphone et chercha des yeux le nom : Sartel.
« Ah il est la ! »
Un bruit sourd survenu, le corps de l’homme venait de tomber. Homer se trouvait la, une seringue dans la main, il avait drogué le médecin. Il cacha alors le corps puis sonna à l’interphone.
« Oui ?
-Bonjour, « SOS médecin ».
-C’est au second ! »
La porte s’ouvrit, Homer se présenta comme étant le médecin envoyer par la société SOS médecin et demanda alors où se trouvait le malade. Michèle lui indiqua alors la chambre d’Uriel et le charlatan qu’était devenu Homer ferma la porte derrière lui. Uriel se retourna et vit alors son ancien professeur duquel il avait déserté il y avait peu de temps.
« Que faites vous ici ! Vous n’avez pas le droit de venir importuner ma famille ! Sortez !
-Du calme jeune homme, je suis venu pour t’expliquer la situation, paisiblement je te prie. Es-tu d’accord pour m’écouter ?
-Oui professeur.
La réponse du jeune garçon fut machinale comme si elle n’avait été aucunement réfléchie, mais il était conscient de ce qu’il venait de dire et ses yeux devinrent semblables à ceux d’un poisson. Il ne pouvait qu’écouter et en aucun cas s’opposer à la pensée de son interlocuteur.
« Tu seras la seule oreille à qui j’aurais énoncé cette histoire depuis bien des années alors quoi que tu en penses je te demanderais d’être réceptif a mon discoure … »
Uriel fit un hochement de tête, bien que dubitatif, il approuva Homer car sa curiosité et son désir d’entendre une fabuleuse histoire, qu’elle soit vraie ou fausse, de cet home l’enchanté.
« Depuis la nuit des temps, des créatures foulent la Terre que nous appelons de nos jours « la planète bleu ». Comme tu as du l’apprendre durant ta scolarité, il y eut d’abord les dinosaures, puis les mammifères et l’homme arriva en cette période. »
Homer poursuivit son récit durant plus de quatre heures. Puis il se tut, et attendit la réaction d’Uriel. Assit sur son lit, il paraissait assommer par les paroles du vieillard. Homer alla voir sa mère et lui demanda alors quelque chose à boire, quelque chose comme du thé, précisa-t-il et sans poser de question elle s’exécuta. Il retourna voir Uriel et lui tendit le verre, celui-ci le bu d’un trait. Puis interrogea Homer sur un point :
« Qui sont mes parents ? »
Effectivement, cela avait été abordé. Le professeur avait raconté à son jeune élève l’histoire de l’ancien monde. Mais pas l’ancien monde tel que la société actuelle le connaissait. L’ancien monde, le monde qui précéda la Terre.
Fin de l'extrait
Explication de la photo : Lorsque j'avais prise cette photo la semaine dernière l'instant était très éphèmère et presque mystique, et ce soir en relisant ce bout d'histoire j'ai trouvé qu'elle aurait correspondu à merveille avec l'ambiance de la fin du premier chapitre.
Votre hôte espère que votre satisfaction est au rendez-vous !